La Charente
en 2070 ?

En cette année 2070, à l’occasion des 100 ans de Charente Nature, Charente Libre ouvre ses colonnes à une chronique invitée. Cette semaine, l’association charentaise fait le point sur les changements intervenus en Charente ces 50 dernières années.

Le réchauffement climatique se poursuit : nous en sommes à +2°C depuis le début du siècle et tout porte à croire que la barre des +3°C sera franchie bien avant 2100.

D’ores et déjà, les changements sont bien visibles pour les Charentaises et Charentais.

Tout d’abord, le bouleversement de la saisonnalité : nous sommes passés de quatre à deux saisons, une humide et une sèche. La saison humide s’étend d’octobre à mars, provoquant chaque année des crues importantes, puis lui succède une saison sèche si longue que toutes les ressources en eau du département sont largement insuffisantes pour les usages et la vie des cours d’eau.

Ce bouleversement a largement impacté la faune et la flore charentaises, d’autant plus qu’à cela s’est ajouté la pulvérisation massive d’insecticides durant toute la saison humide afin de lutter contre les moustiques porteurs de maladies émergentes.

Nos paysages ont bien changé également. Au sud, la forêt de la Double, épuisée par les sécheresses successives, les attaques de bostryche et les incendies à répétition, a laissé la place à une mer de sable blanc. Les lacs bleus du sud Charente ont changé de couleur sous l’effet d’algues inconnues de nos régions, il y a encore 50 ans.

Mais si ce changement climatique nous a fait perdre nombre d’espèces qui n’aiment pas la chaleur, il fait aussi le bonheur d’espèces dites thermophiles comme l’Elanion blanc, magnifique rapace qui a supplanté le Faucon crécerelle ces dernières années.

Enfin, l’an dernier, nous avons assisté avec beaucoup d’émotion au retour de l’Outarde canepetière, disparue depuis plus de 40 ans. Il faut dire que l’ancien bocage du Confolentais, désormais plus proche de la savane, constitue un domaine attractif pour cet oiseau migrateur…